Les noms de famille japonais les plus rares 一番目の日本の珍しい名字
Parce que tout le monde ne s'appelle pas Suzuki ou Tanaka !
La signification des noms de famille japonais vient de l'interprétation des kanjis qui les composent. Ces derniers sont alors associés en général à des lieux, à des adjectifs, ou à des plantes qui auraient une signification particulière pour le clan auquel appartient la famille. Pourtant il y a des exceptions ! Et certains noms sont issus de combinaisons de kanjis assez rares, aux prononciations peu communes. C'est notamment ce à quoi s'est intéressé le linguiste Takanobu Yukio, qui a publié en janvier dernier la liste des noms de famille portés par moins de 100 personnes sur l'archipel !
Une recherche ambitieuse
Takanobu Yukio est un linguiste associé au Japanese Family Name Research Center, un centre de recherche japonais qui s'intéresse à l'origine et à la répartition des noms de famille au Japon.
Pendant plus de 45 ans, le chercheur a consulté des centaines de registres pour étudier plus de 13 000 noms répartis sur près de 127 millions de personnes ! Un travail colossal, qui a débouché en début d'année à la liste des 7 noms de famille les moins répandus sur l'archipel.
Parmi eux, une majorité de noms construits à partir des kanjis des chiffres, une petite originalité dans la construction des patronymes, puisque ces derniers sont généralement réservés aux prénoms masculins.
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Sans plus attendre, voici la liste des heureux gagnants !
Les noms composés avec le kanji du chiffre 1
- 一 : "Ninomae"
Parmi les lectures communes du chiffre 1, ichi ou hajime sont très utilisées pour construire les prénoms masculins. Ichiro ("premier fils"), Ichiko ("premier enfant"), le chiffre 1 est réputé pour désigner l’aîné d'une fratrie. À contrario, il est très peu utilisé pour construire les noms de famille. Et quand il l'est, le kanji du premier chiffre admet des lectures peu conventionnelles. C'est le cas notamment du nom de famille 一 qui se prononce "Ninomae", à comprendre "Ni no Mae", "avant le deux".
- 一口 : "moarai"
Lorsqu'il s'accompagne du kanji de la bouche, le chiffre 1 se prononcerait "Imoarai ". Ce nom de famille est surtout présent à Kyoto, puisqu'il viendrait d'une prononciation locale utilisée pour parler de la population abondante de l'ancienne capitale du Japon.
- 一入 : "Hitoshio"
Nom de famille qu'on retrouve notamment à Nagasaki et à Hokkaido,"Hitoshio"se compose des kanjis du chiffre 1 et de l'entrée qui se prononce habituellement "iri ". La prononciation irrégulière du dernier kanji serait issue ici des métiers du tissage et viendrait du nombre de fois où un tissu doit être trempé dans le colorant pour être teint (une fois "Hitoshio", deux fois "Futashio", etc.).
九, le nom de famille construit avec le kanji du chiffre 9
Le kanji du chiffre 9 possède également une lecture irrégulière lorsqu'il est utilisé en tant que nom de famille, puisqu'il se prononce ici "Ichijiku". Cette lecture viendrait d'une phrase que disaient régulièrement les médecins de l'époque pour réconforter leurs patients : "La maladie n'est qu'un problème passager" ( 病気やけがは一時の苦しみ Byōki ya kega wa ichiji no kurushimi). Phrase qui ne s'écrit même pas avec le kanji du chiffre 9 !
十, le nom de famille issu du kanji du chiffre 10
Comme pour les chiffres précédents, le chiffre 10 possède lui aussi une lecture irrégulière lorsqu'il est utilisé en tant que nom de famille. Prononcée "Tsunashi" ou simplement "tsu" ou "nashi ", cette lecture viendrait de la manière dont on compte les objets. Aujourd'hui, on retrouve surtout ce patronyme dans la préfecture de Kanagawa.
六合, le nom de village pris pour nom de famille
Littéralement' 'rencontre des 6 domaines'', ce nom de famille se prononce "Kuni " et serait historiquement lié au nom d'un village de Gunma. Aujourd'hui pourtant, c'est à Kumamoto sur l’île de Kyushû qu'il est le plus répandu !
松七五三, le nom formé d'une succession de chiffres
Nom de famille surtout présent à Hokkaido, 松七五三 se prononce "Matsushime" et se compose du kanji du pin (松) qui garde sa prononciation courante, et de la succession des chiffres 7 (七), 5 (五) et 3 (三) qui n'a absolument pas une prononciation habituelle. La lecture peu commune de cette suite de chiffres aurait en réalité été choisie pour porter bonheur ! C'est sur cette même croyance qu'a été instaurée la tradition du Shichi-go-san.